Montréal - La Malbaie - Un pied de nez à la SP

Commençons par la longue liste de remerciements!
Chers amis, merci de tout mon coeur pour votre grande générosité: Anik, Michel & Cadel, Assane, Azou, Béa & Fred, Chadi, Charles, Clarisse, Christian et famille, Cyrille, Daniel, Francine, Halfdan & Jill, Hannah, Hervé, Howard, Ivanhe, Jahel et Mathieu, Jane, Jean, Jonathan, Lucas, Marc-André, Marie-Ève, Marta, Michèle, Michel M., Minh Quan, Mom A, Myriam, Olivier B., Pierre F., Sandrine, Sophie, Vanessa.

Merci aux autres mousquetaires! Marta pour nous escorter à vélo jusqu’à la pointe de l’Île de Montréal. Sophie pour nous accompagner jusqu'à Québec et compléter sa plus longue distance contre le vent. Merci à Oliver pour sa compagnie et son inconditionnel support jusqu’à la Malbaie.

Merci à Nolin pour m'avoir conçu une saccoche de barre horizontale pour ma configuration peu standard.

Merci à Cofortel pour la nuit et le déjeuner à Québec.

Merci à Olivier B., Arnaud S., Jonathan T. et Juliana pour l’accueil à la Malbaie.

Merci à Kathy pour le support dans les projets fous et à m’endurer les jours où ça va moins bien ou quand je disparaît toute une journée pour une sortie à vélo.

L’objectif: assener deux bons coups à la SP.
1- En faisant Montréal-Mont Grands-Fonds à vélo en deux jours pour Harricana, soit un an après que la SP pensait m’avoir.
2- Ramasser des fonds pour la Société canadienne de la sclérose en plaques pour aider la recherche vers une cure pour cette maladie

Montréal - La Malbaie
Mission accomplie! Ou presque. Nous nous sommes arrêtés à la Malbaie soit 14 kilomètres avant le Mont Grands-Fonds, notre destination initiale, pas parce que nous étions finis mais cette année les activités de la veille de Harricana y ont déménagé et personne ne se trouvait au Mont Grands-Fonds.

C’était un superbe voyage. Difficile à décrire en mots. Un défi sportif mais une immense récompense grâce à deux jours de magnifiques routes, découvertes, et beaux paysages. Une récompense pour moi, car ça me confirme que la santé, depuis un an, revient tranquillement sur la voie de l’amélioration et sur plusieurs points.

Je vais tenter de décrire en mots le voyage… Nous étions quatre au départ, jeudi le 6 septembre, 5h20 du matin au Parc Lafontaine.
Juste avant le départ au parc Lafontaine, jeudi 5h20


Marta, Sophie, Oliver et moi partions vers l’Est pour prendre la route 138 par le pont Le Gardeur. Dans la nuit, les routes étaient tranquilles souvent désertes et fluides et nous rejoignons la pointe de l’Île sans tracas au lever du soleil. Marta nous y accompagnait avant de revenir pour entreprendre sa journée de travail.

La 138 c’est la route du Roy. Elle devient plaisante jusqu’à Québec une fois sortis de la partie commerciale de Repentigny. C’est une route parfois près du fleuve, parfois à travers champs. Elle proposait très peu de relief mais un petit vent de face toujours présent qui montrait parfois ses dents.

Le premier arrêt était à Berthierville, devant un supermarché et café. Alors qu'on se reposait, Daniel, un homme du coin, en sortant de l’épicerie et remarquant nos maillots nous demanda si nous roulions pour la SP. Sa fille en est atteinte, il nous dit. “C’est une maladie bien difficile. Elle refuse d’utiliser une canne.” C’est une histoire que j’entends souvent où les sepiens, le petit nom qu'on se donne, refusent la canne ou la chaise roulante et cumulent les chutes. Mais ils évitent de porter le symbole qu’on abdique face à la maladie. Aussi, ils ne veulent pas se faire regarder différemment que ce soit par pitié ou autre.

Je suis chanceux de n’avoir jamais dû en utiliser une même si j’y ai déjà jeté un bref coup d’oeil rapide en passant par la pharmacie alors que j’avais des problèmes de coordination et de spasticité dans les jambes. J’ai peu de lésions sur la moelle épinière et elles sont légères, mon cerveau est le plus touché pour l’instant. La moelle, comme m’expliquait mon neurologue, elle pardonne peu quand elle est affectée. Elle est aussi large qu’un doigt et une seule lésion peut te faire perdre l’usage d’un membre, le contrôle de la vessie et beaucoup plus. Le cerveau touche beaucoup de fonctions mais moins les fonctions motrices et les symptômes restent souvent moins visibles par les autres. Daniel me donna une contribution de cinq dollars en disant qu’il contribue régulièrement. Merci Daniel et bonne chance à ta fille.

Le reste de la journée nous restions sur la 138 par Lanoraie, Lapatrie, Trois-Rivières, Deschambault, Donacona. Nous avons fait trois autres arrêts pour se reposer, se ravitailler. Ces journées là on ne compte regarde pas les emballages pour éviter les calories mais plutôt pour en consommer plus. À 17h on arrivait à Saint-Augustin, juste avant Québec. Là, Sophie rejoignait rencontrait son oncle. Elle y passait la nuit avant de prendre le train pour Montréal. Avec 250 kilomètres complétés, Sophie dépassa par plus de 50 kilomètres sa plus longue sortie à vie. De plus, elle portait un lourd sac à dos! Plus jamais de sac à dos, elle nous disait et de raison!


Maintenant, c’est à Oliver et moi de trouver notre hôtel à Ancienne Lorette. On fila sur la même route en accélérant le train, pressés d'arriver. Il ne nous restait que dix kilomètres, l’asphalte était belle, il y avait peu d’autos et le vent nous donnait un peu répit. C’était aussi un petit test pour voir comment se porteraient mes jambes le lendemain. En moyennant 35 km/h avec quelques pointes au dessus de 40 km/h, c'est confirmé: ça devrait bien aller demain, du moins pour le début.

Une fois nos vélos déposés à l’hôtel, la priorité numéro un était le souper. Sans même se changer, Oliver même toujours en souliers de vélo, on se dirigea à travers le stationnement de l'hôtel vers un restaurant. C’est là qu’une dame, en sortant du restaurant nous souhaite en anglais bonne chance pour la course de demain!? En lui répondant en français que nous roulions pour une levée de fonds pour la SP, son visage resta perplexe et surpris. Nous voyant en train de souper en habits de vélo avec des maillots de même couleur, elle était certaine qu’on était des cyclistes professionnels qui allaient compétitionner au Vieux Québec le lendemain. On en rit et revint à l'hôtel pour une bonne nuit de sommeil.

Il n’y avait pas de plan précis pour le départ le lendemain matin, juste un itinéraire. Oliver metta son réveil pour 7h. À 7h10 j’ouvrais mes yeux et regardais l’horloge. Le réveil d’Oliver n’avait pas sonné mais on s’est heureusement réveillé naturellement. On passe à la salle à manger pour un le déjeuner (vous pouvez voir le thème du voyage: manger). De retour à notre chambre, nous préparons les vélos et quittons l'hôtel vers 9h30. L’hôtel était impeccable, le déjeuner nous donnait une bonne dose d’énergie pour partir la journée. Un grand merci à Ariane Lessard, coordonnatrice ventes et marketing chez Cofortel qui nous a offert gracieusement la nuit de repos et le déjeuner.

J’étais inquiet de la sortie de Québec mais elle s’est déroulée sans accrocs, sur des belles pistes cyclables et avant même de m’en rendre compte, nous étions sur la piste cyclable linéaire qui menait vers les chutes Montmorency. Et bien évidemment, en bons touristes c’était un arrêt et photo obligatoire!


On continuait sur la piste cyclable qui semblait toute nouvelle. Elle était tellement lisse qu’on oubliait qu’on roulait sur l’asphalte et donnait un peu de répit à nos derrières qui passaient un peu trop de temps sur la selle. Entre les chutes et Beaupré la première moitié était sur cette piste tandis que la deuxième passait par “l’avenue Royale”, une petite route qui passait entre des maisons ancestrales. Un chemin des plus tranquilles et bucoliques. Toutes ces fois qu’on passait en auto sur la 138 vers Beaupré, on aurait jamais pensé qu’il y aurait cette belle route parallèle qui nous faisait parfois croire qu’on était au 17e siècle.

Sainte-Anne-de-Beaupré

À Beaupré, la route traverse la 138 par en dessous et reste sans dénivelé pour se rendre jusqu'à Saint-Joachim. On évite ainsi la Miche ou la première côte qu’on a appris à connaître en auto pour rejoindre le Massif. Mais ce n’était que partie remise car après le village, nous tournions pour rejoindre la 138 plus tard pour faire le même dénivelé mais en moins de distance: ouch! Cette première montée était épique. Mon odomètre qui indique le pourcentage de dénivelé grimpait constamment pour atteindre 20% vers la fin.

Oliver sur la première côte digne de se nom.

L’avantage de passer par Saint-Joachim était d’emprunter un trajet beaucoup beaucoup plus tranquille et plaisant pour quelques kilomètres. Rendus sur la 138, c’était sans doute la section la moins plaisante des deux jours. L’accotement était très étroit, voire presque inexistant par endroit. De plus des caniveaux qui faisaient la largeur de la bande d'accotement se trouvaient à chaque 50 mètres. De plus, des cônes oranges réduisaient la montée pour les autos et camions à une seule voie. Ceux-cis ne pouvaient donc pas nous contourner convenablement en dépassant la ligne centrale. On montait tranquillement pour synchroniser le contournement des caniveaux avec les courtes pauses de trafic entre deux véhicules. Ce n’était que trois kilomètres de montée avant de pouvoir bifurquer quelques temps en prenant une route tranquille et champêtre parallèle qui passait par Saint-Tite-des-Caps. Le contraste était marqué, on y serait resté toute la journée tellement que c'était plus plaisant. Le retour sur la 138 était forcé pour se rendre à Baie-Saint-Paul. Donc, 13 kilomètres de routes champêtres suivis de 13 kilomètres d’ascension sur la 138 pour ensuite redescendre vers Baie-Saint-Paul pour une vingtaine de kilomètres.

Heureusement, l'accotement sur la 138 devient bien plus large quand on approche du sommet.

La descente vers Baie-Saint-Paul était rapide mais périlleuse. Des bourrasques de vent latérales faisaient dévier le vélo. Moi qui ne craint pas d’habitude les descentes, j’avais la frousse. Mes mains serraient le guidon comme un étau, je freinais régulièrement, je descendais mon centre de gravité pour le stabiliser et réduire l’effet des bourrasques. C’était un soulagement de voir la bifurcation pour Baie-Saint-Paul, le plat et un repos bien mérité. Entre Québec et Baie-Saint-Paul, mis à part quelques pauses photos, nous n’avions pas eu l’occasion de nous arrêter. On roulait à vide, d'énergie et d'eau. Le choix du restaurant pour le lunch à Baie-Saint-Paul était très simple: on entra dans le premier restaurant. Il était déjà 15h45.

6h30 depuis notre dernier repas: des calories svp!

Là, Kathy et Juliana qui venaient de Montréal nous ont rencontrés. Le ventre plein, les bidons remplis nous repartions pour la dernière section jusqu’à la Malbaie. J’avais déniché un chemin qui évitait la 138 et la route des Éboulements. La route passait dans les terres pour resortir à la Malbaie. Il ne nous restait qu’une cinquantaine de kilomètres et je comptais sur cette route pour nous éviter autant du dénivelé que du traffic.

Cette route commençait sur du plat en suivant une rivière pour huit kilomètres. C’était plat mais contre un vent fort de face. Oliver m'a gentillement coupé la majorité du vent avant qu’on prenne la droite vers la Malbaie. Là on commençait à grimper. La première côte est restée assez longtemps au dessus de 15% en atteignant 20% avant de redescendre un peu pour revoir une autre montée. Côtes et montées se succédaient sur quelques kilomètres. Comme je disais, avant d’entreprendre les montées il ne nous restait qu’une cinquantaine de kilomètres mais les montées se faisaient parfois en zigzaguant à travers la route heureusement déserte pour réduire la pente. Quand on montait droit, on se forçait de mettre notre poids en avant car la roue avant levait. 

Oliver pointait les antennes cellulaires car elles indiquaient un sommet et une descente à venir. Une fois au sommet, on apperçevait bien la descente et hélas le sommet suivant. C'était comme ça pour tout le chemin avant de prendre la dernière descente de 8 kilomètres qui nous menait tout droit vers la Malbaie. À l’église, Kathy, Juliana ainsi qu’Olivier, Jonathan et Arnaud nous attendaient. Les trois derniers revenaient à la même place à 2h du matin pour prendre la navette pour le départ du 125 kilomètre de Harricana.



Deux jours inoubliables. Deux journées très différentes. Le première on roulait sur une belle route plate pour compléter plus de distance. La deuxième journée était plus courte mais bien plus musculaire avec des ascensions épiques. Des deux journées j'en retiens pleins d'images inoubliables. On était chanceux d’avoir du beau temps, ni trop chaud ni trop froid. Pas de problèmes mécaniques ni de crevaisons, ou presque: en entrant à la Malbaie je remarquais que mon pneu arrière se comportait bizarrement. Une fois arrivés j’ai constaté une crevaison lente.

La levée de fonds
Vous étiez très nombreux à participer. Merci à vous tous. Nous avons récolté 3535$ pour la société canadienne de la sclérose en plaques. Des dollars qui seront bien utilisés pour comprendre les énigmes de cette maladie et trouver des recettes pour la vaincre.

En tout, les participants à la collecte pour Harricana on oblitéré l’objectif initial de 35 000$. Vous avez amassé un total de 61106,84$. Wow!

Pour la fin
C’était vraiment une belle expérience. C’était beau d’entendre les mots d’émerveillement d’Oliver le long du parcours. C’était aussi beau de voir Sophie se dépasser pour compléter 250 kilomètres en une journée, avec un sac à dos.

On le refait? Pourquoi pas? Une fois la poussière redescendue, il faudrait commencer à se marquer une date dans notre agenda pour l’année prochaine. On parlait d’une classique et peut-être avec des déclinaisons plus courtes ou plus longues, des combos avec la course en sentier, qui sait? Tout est possible!

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